Avec nos envoyés spéciaux dans la région de Donetsk, Boris Vichith et Anastasia Becchio
Une colline battue par les vents. Des tanks dépassent des fossés creusés dans la terre. L’atmosphère est calme. Au loin, la localité de Peski qui jouxte l’aéroport de Donetsk, où les échanges de tirs continuent de façon sporadique. Alexandre, ancien journaliste engagé volontaire dans les forces ukrainiennes, fume une cigarette devant l’entrée de son abri sous-terrain. « C’est beaucoup plus calme, remarque-t-il. Avant le cessez-le-feu, ce secteur était activement bombardé. Aujourd’hui, la plupart des déflagrations qu’on entend proviennent du secteur de Peski, mais à l’oreille, on peut dire que ce sont des plus petits calibres. Il se peut qu’il y ait encore des armes de calibre supérieur à 100 mm, mais c’est beaucoup plus calme. »
Fusil pointé vers la ligne d’horizon, des soldats font le guet dans les tranchées. Pas question de relâcher la vigilance : « Vous avez devant vous une partie de munition russe pour missile Grad. Il s’agit d’une bombe à fragmentation, indique le colonel Valentyn Fedichev. C’est une arme très dangereuse et c’est pourquoi vous voyez qu’au-dessus de leurs abris, les soldats ont aussi déposé des plaques de béton, des troncs d’arbres et des monticules de terre. C’est une façon de se protéger des tirs de mortier et des systèmes de lance-roquette multiples. »
Depuis le 15 février, selon les chiffres officiels ukrainiens, les positions de l’armée ont été bombardées plus de 830 fois. Hier, jeudi, le président Petro Porochenko a déclaré que l'Ukraine allait renforcer ses forces armées alors que la Russie a déployé 8 000 artilleurs en Crimée.