Question posée par Le Figaro ce matin avec cette réponse immédiate : oui. « Un quart de siècle après la fin de la guerre froide, l’Europe est à nouveau un continent en danger, affirme Le Figaro – exposé à la menace terroriste jusque sur son sol, à l’instabilité de son environnement, à l’est comme au sud, et au risque d’invasion migratoire qui en découle. L’agressivité de la Russie, en Ukraine, mais aussi vis-à-vis de pays membres de l’Otan, la replonge dans un affrontement des blocs qu’on croyait révolu. Et, du Moyen-Orient à l’Afrique, l’islamisme armé a déclaré la guerre à ses intérêts et ses valeurs. »
Et « si l’UE était cohérente avec son projet politique, souligne Le Figaro, ce serait le moment de resserrer les rangs. La troupe européenne donne au contraire, soupire le journal, l’image d’une armée fantoche, désordonnée et en guenilles. La majorité de ses membres désarme, réduit les budgets militaires et coupe dans ses effectifs. Même le Royaume-Uni a décroché du niveau de dépenses militaires recommandé par l’Otan, 2 % du PIB. L’Allemagne, dont les forces sont en lambeaux, amorce un timide sursaut, qui prendra des années. Seule la France, engagée sur de multiples fronts, ralentit le rythme des coupes budgétaires, sans aller jusqu’à monter en puissance. »
Et finalement, pointe Le Figaro, « la sécurité du continent repose sur les États-Unis, qui assument 75 % du budget de l’Otan. »
« Entre l’Occident et la Russie, un air de guerre froide », constate pour sa part Libération. « Un vent de glacial souffle sur l’est de l’Europe, toujours plus inquiet de la politique menée par le Kremlin dans l’est de l’Ukraine, un an après l’annexion de la Crimée, pointe le journal. “Le monde démocratique n’a pas encore vraiment compris le changement opéré en quinze ans par le régime Poutine”, clame Vytautas Landsbergis, l’architecte de l’indépendance lituanienne qui, hier, pour le 25e anniversaire de sa proclamation, a accusé le président russe “de poursuivre un programme clair, en vue de rétablir l’empire soviétique”. » Bref, « des accents de guerre froide. », souligne Libération. Avec en effet, en première ligne, l’Otan, plus que l’UE… “L’Alliance atlantique regagne de sa crédibilité au fur et à mesure que les bruits de bottes et les menaces militaires s’intensifient autour de l’Europe”, explique Dominique David, directeur exécutif de l’Ifri, interrogé par le journal. “L’Otan, rappelle-t-il, reste plus que jamais le pilier en matière de défense pour les Européens”. »
Vers la fin du collège unique ?
Dans les journaux également, la réforme du Collège présentée hier, mercredi 11 mars, par la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem.
« Vers la fin du collège unique ? », s’interroge Le Monde. C’est en tout cas le souhait de la ministre, précise le quotidien du soir : « elle veut que le “collège unique ne soit plus un collège uniforme”. Au collège, “les élèves s’ennuient, les parents se sentent démunis et les enseignants bridés”, analyse Najat Vallaud-Belkacem, qui souhaite offrir plus de liberté pédagogique. » En outre, « la réforme veut privilégier le travail par petits groupes et l’interdisciplinarité. Vingt pour cent des emplois du temps seront libérés pour ces nouveaux cours. La deuxième langue vivante sera enseignée dès la 5ème. Tous les collégiens auront un accompagnement personnalisé. Cette réforme verra le jour en 2016. »
« Créé en 1975, le Collège unique aura connu en quatre décennies une bonne dizaine de réformes, pointe L’Est Républicain. Mais pas de quoi rebuter le gouvernement qui a remis l’ouvrage sur le métier, Najat-Vallaud Belkacem étant invitée à rendre une copie dont les grandes lignes sont dessinées par une généreuse idée, l’épanouissement, des expériences ayant fait leur preuve, l’accompagnement personnalisé, des moyens supplémentaires, 4 000 postes et l’arrivée d’une seconde langue dès la 5ème. Un exercice délicat mais nécessaire, estime L’Est Républicain. Car si le Collège unique a atteint son objectif premier, scolariser toute une classe d’âge dans une même structure, il a échoué sur un point essentiel : l’acquisition d’un socle commun. Parfois les règles les plus basiques de la langue française ou une addition des plus sommaires. Pire encore, il ne convient plus qu’à une minorité, un tiers des élèves, et accroît les inégalités. »
La Charente Libre s’attarde sur ce nouveau concept d’enseignements pratiques interdisciplinaires. « Ces EPI, écrit le journal, portent l’esprit de la réforme. Il s’agit d’ouvrir des brèches dans un enseignement trop cloisonné pour favoriser de nouvelles dynamiques. Les enseignants auraient 20 % du temps scolaire à consacrer à du travail par groupes ou par projets et à un suivi personnalisé systématisé jusqu’à la classe de troisième. Ce degré de souplesse pourrait permettre de soulever le couvercle de l’ennui, estime le quotidien charentais, qui pèse si lourd sur les classes aussi bien chez les élèves que chez les enseignants. »
Enfin, pour Les Echos, « c’est une copie bâclée qu’a présentée, hier, en guise de réforme du collège, la ministre de l’Education nationale. L’introduction d’une deuxième langue vivante dès la 5ème, la création d’enseignements interdisciplinaires aujourd’hui réservés à la 6ème, l’ajout d’une seule heure d’accompagnement personnalisé : ces mesures ne répondent pas, estime le quotidien économique, aux deux grandes questions posées par le premier degré. Comment interrompre la dégringolade des performances éducatives à la fin du collège, régulièrement mesurée dans les classements internationaux ? Comment lutter contre le fléau du décrochage avant le lycée, phénomène qui ajoute l’inégalité à l’inefficacité ? »
Changement de gouvernement ?
La politique, avec un François Hollande droit dans ses bottes… Dans un entretien au magazine Challenges, hier, le président a prévenu qu’il ne changerait pas de ligne après les élections départementales. « Pourquoi changerais-je de ligne politique, alors qu’elle est claire, qu’elle commence à porter ses fruits ? Les Français ne le comprendraient pas. »
Commentaire de La République des Pyrénées : « à vingt jours d’une nouvelle gifle électorale sur laquelle chacun s’accorde, François Hollande annonce la couleur : il acte lui-même cette débâcle et annonce qu’il ne changera ni de ligne, ni de Premier ministre. En revanche, il changera de gouvernement. Il l’annonce déjà… Hier soir, il recevait les “frondeurs” du PS. Pas pour les conforter dans leur opposition ni pour leur annoncer un tournant vers une “autre politique”, mais plutôt pour essayer d’en débaucher quelques uns. »
« Le nouveau paysage politique français, ce tripartisme qui semble désormais s’imposer, oblige la gauche au rassemblement, analyse pour sa part La Montagne. Condition nécessaire pour être au second tour quel que soit le scrutin. »
Sans Ibra…
Enfin, ça y est ! Le PSG est en quarts de finale de la Ligue des Champions… « Héroïques », s’époumone L’Equipe en Une, avec cette grande photo de Thiago Silva, artisan avec David Luiz du match nul des parisiens hier soir face à Chelsea, deux buts partout. Pourtant, Ibrahimovic a été expulsé dès la 31e minute, mais, souligne le quotidien sportif, « en étant moins nombreux sur le terrain, les parisiens ont été plus forts, […] ils ont à chaque fois trouvé les ressources. […] Paris tient enfin son scalp parmi les poids-lourds du continent. »