L’armée ukrainienne soigne son image auprès des Occidentaux

Malgré des accrochages isolés, le cessez-le-feu semble globalement respecté dans l'est de l'Ukraine. Les Etats-Unis ont annoncé l'envoi de drones d'observation et de véhicules de transport Humvee dans le cadre de leur aide à l'armée ukrainienne. Cette armée, sous-équipée et présentée parfois comme mal organisée, ne jouit pas aujourd'hui d'une bonne image, notamment depuis la défaite de Debaltseve. La direction militaire a donc décidé de se lancer dans une opération de communication à destination des journalistes occidentaux.

Avec nos envoyés spéciaux à Donetsk, Boris Vichith et Anastasia Becchio

Une vingtaine de journalistes allemands, anglais, français, japonais, embarque dans un autocar sous surveillance de militaires armés. Ces journalistes partent en direction de la ligne de front, à l'est de Donetsk. Un véhicule de police au gyrophare allumé ouvre la marche. Le colonel Valentyn Fedichev, numéro deux des opérations militaires dans l'est de l'Ukraine, est du voyage. « La Fédération de Russie dépense plus d'argent pour diffuser son information à l'étranger que pour la santé, dit-il. L'Ukraine n'en a tout simplement pas les moyens. Mais nous voulons que le monde sache ce qui se passe. Et c'est pour cette raison que nous vous avons réunis ».

Après plusieurs heures de route, le cortège s'arrête près d'une position de l'armée, située sur une colline, à plus de 10 kilomètres de la ligne de front. Des jeunes, avec un fusil automatique à la main, font le guet dans les tranchées. D'autres, postés devant l'entrée de leurs abris souterrains où règne un ordre inhabituel, expliquent aux journalistes qu'ils respectent le cessez-le-feu. Deux militaires posent sur un char d'assaut à moitié enterré. Pour l'occasion, le moteur a même été mis en marche. Des gradés exhibent des restes de missile Grad comme preuve d'une attaque récente des pro-russes.

Les journalistes finissent par repartir. Les militaires, eux, vont pouvoir reprendre leurs activités habituelles à l'abri des regards.

Partager :