Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
L'Allemagne a longtemps été critiquée, notamment sur son flanc ouest, pour ses salaires trop bas et l'absence d'un salaire minimum généralisé. Ce dernier (8,50 euros) existe depuis le 1er janvier. Et il n'est pas question de faire d'exceptions. Toute personne qui travaille sur le sol allemand, même momentanément, doit le percevoir, y compris les routiers étrangers en transit, moins bien payés dans leur pays.
Une douzaine de sociétés de transport routier polonaises, ainsi que deux autres installées en Autriche et en Hongrie, rejettent ces dispositions et ont porté plainte contre la loi allemande devant le tribunal constitutionnel. Les plaignants estiment que le droit du pays d'où est originaire l'entreprise doit s'appliquer. Il faut dire que le salaire minimum allemand correspond à quatre fois la rémunération perçue en moyenne par un chauffeur routier polonais.
Dans la plupart des pays européens dotés d'un salaire minimum, le transport routier en est exempté. Les routiers polonais avaient déjà saisi la commission de Bruxelles pour vérifier la conformité de la loi allemande au droit européen. La nouvelle législation a, en attendant, été suspendue par l'Allemagne.