Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les grues - l’oiseau symbole de la Lufthansa - ont le bec en berne. La compagnie aérienne allemande en est à sa neuvième grève depuis le printemps. Et comme leurs collègues conducteurs de train de la Deutsche Bahn avant eux, les pilotes de ligne ont fait monter sensiblement la pression sur la direction de l’entreprise avec un arrêt de travail de 36 heures.
Lundi 20 octobre, les vols court et moyen-courriers étaient concernés par la grève. Mardi, les autres liaisons aussi étaient affectées, à commencer par celles au départ et à l'arrivée de l’aéroport stratégique de Francfort. Au total, 1 500 vols ont été annulés, touchant 166 000 passagers. Ces derniers avaient été informés en amont et la situation dans les aéroports est restée calme.
Les pilotes de la Lufthansa s’opposent aux projets d’économies de la compagnie qui veut repousser l’âge de départ en préretraite de 55 ans à au moins 60. Les négociations sont au point mort et de nouveaux débrayages pourraient avoir lieu dans les prochains jours, d’autant que le gouvernement allemand veut légiférer pour limiter les moyens de pression des petits syndicats comme ceux des pilotes de la Lufthansa ou des conducteurs de train de la Deutsche Bahn. A l’avenir, la convention collective conclue par le syndicat majoritaire dans une entreprise pourrait s’imposer à tous les salariés.