Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Le très combattif patron du petit syndicat de conducteurs de train GDL, Claus Weselsky, a une fois de plus opté pour une ligne dure : « Jamais nous ne raccrocherons nos droits fondamentaux au vestiaire pour faire plaisir à la Deutsche Bahn », a-t-il déclaré. Claus Weselsky a rejeté mercredi la proposition faite par l’entreprise de mettre en place un arbitrage pour éviter in extremis la plus longue grève chez Deutsche Bahn depuis vingt ans.
Dès mercredi après-midi, le conflit touchait le fret et depuis la nuit de mercredi à jeudi, jusqu’à lundi matin, elle s’est étendue aux autres trains. Il s’agit de la sixième grève depuis septembre, dans un conflit frontal toujours dans l’impasse. Au centre des revendications : des augmentations de salaire, mais surtout la volonté du petit syndicat de pouvoir aussi négocier pour d’autres catégories professionnelles que les conducteurs de trains.
« Abus du droit de grève »
Comment cette grève est-elle perçue en Allemagne ? Dans la presse et chez d’autres syndicats, elle est très impopulaire. Le quotidien à sensation Bild a qualifié de « barjots » les membres du GDL. Des organisations concurrentes critiquent le mouvement de leurs collègues.
L’exécutif allemand a également réagi. La chancelière Angela Merkel a évoqué les « dommages » que le mouvement causait pour le pays, tandis que son vice-chancelier, le social-démocrate Sigmar Gabriel, évoquait un « abus du droit de grève ».
Les milieux économiques redoutent les conséquences du mouvement, notamment les branches de la chimie ou de la métallurgie, dépendantes des livraisons par train. Les loueurs de voitures, les compagnies de bus et les entreprises de covoiturage, eux, se frottent les mains.