C'est au terme du conseil d'administration extraordinaire du 2 mars que le leader du secteur immobilier en Espagne a rendu public sa décision. Ses créanciers, qui avaient jusqu'au 26 février pour se prononcer, ont rejeté à 75 % le nouveau plan de sauvetage, le jugeant non viable.
Martinsa-Fadesa avait déjà en 2008 déposé le bilan et présentait une ardoise de 7,2 milliards d'euros de dettes. Grâce à un plan de refinancement mis en place en 2011, le groupe avait été sauvé in extremis et s'était engagé à rembourser sa dette sur huit ans, à compter de 2012, mais il n'est pas parvenu à respecter l'accord. C'est la plus importante faillite du secteur jamais survenue en Espagne.
Fin 2014, le groupe présent en France, Pologne, Roumanie, République tchèque et Bulgarie, mais aussi au Maroc et au Mexique, affichait toujours une dette totale de 7 milliards d'euros et ses actifs étaient évalués à 2,4 milliards d'euros.
En lâchant Fadesa, les créanciers sonnent le glas du promoteur immobilier qui, par des pratiques abusives, a conduit l'Espagne en 2008 à l'éclatement de la bulle immobilière. Une bulle qui a frappé toute l'économie et plongé le pays dans une longue récession.