Tension entre Tsipras, Madrid et Lisbonne: Bruxelles appelle à l'unité

Malgré un accord politique pour venir en aide à la Grèce les tensions ne s'apaisent pas au sein de la zone euro. Le Premier ministre grec a dénoncé les 28 février et 1er mars l'attitude de l'Espagne et du Portugal dans le débat sur la dette. Pour Alexis Tsipras, ces deux pays sont « en tête des forces conservatrices en Europe ». Des propos qui ont forcément provoqué la colère des deux pays concernés. Madrid et Lisbonne ont ainsi transmis leurs griefs à la Commission européenne et au Conseil - qui représente les Etats membres - espérant une réaction officielle. Mais les institutions veulent surtout calmer les esprits. « Nous parlons à tous les acteurs pour faire en sorte qu'il y ait unité parmi les pays de l'UE et en particulier ceux de la zone euro», a déclaré Mina Andreeva, porte-parole de la Commission. 

Avec notre bureau de Bruxelles,

Cette affaire démontre, si nécessaire, les tensions actuelles au sein de la zone euro à propos de l'aide à la Grèce. Pour essayer d'enrayer la polémique, la Commission européenne adopte une posture traditionnelle de conciliation. Il n'est pas question pour elle d'accuser un pays membre ou d'offrir un droit de réponse à certaines capitales. L'institution préfère le rôle de facilitateur pour maintenir les canaux de discussions.

Mais cette posture s'annonce délicate au regard des accusations lancées par la Grèce et des réponses venues d'Espagne et du Portugal. Le Premier ministre grec accuse Madrid et Lisbonne de vouloir asphyxier financièrement son pays. Des propos jugés inacceptables par les gouvernements espagnol et portugais qui l'ont fait savoir aux institutions européennes.

Si le Portugal dit désormais ne pas vouloir se lancer dans « une partie de ping-pong » avec Athènes, l'Espagne reste sur sa position de fermeté. Elle demande au Premier ministre grec d'être « sérieux ». L'Allemagne s'est d'ailleurs invitée dans le débat. Pour Berlin, les propos du Premier ministre grec sont tout simplement une « faute [...] Cela ne se fait pas dans l'Eurogroupe ». La Commission risque donc de devoir déployer des efforts de diplomatie pour maintenir l'unité tant souhaitée entre les Etats membres.

Grèce: les propos de Tzipras agacent Madrid et Lisbonne

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