Avec notre correspondant à Bruxelles, Quentin Dickinson
C'est un premier accord auquel sont parvenus les 19 ministres des Finances de la zone euro. Cet accord prolonge de quatre mois - soit deux mois de moins que ce que demandaient les Grecs - l'actuel système d'aide conditionnelle. Ceci devrait, sauf surprise, permettre le versement de la dernière tranche des 240 milliards d'euros prévus en aide européenne et du FMI, en l'occurrence ce sera un peu plus de 7 milliards.
Mais cet accord est encore incomplet, dans la mesure où il faut maintenant dresser l'inventaire des exigences des partenaires et des créanciers de la Grèce. Ce qui nécessitera de longues négociations techniques au niveau des directeurs du Trésor de la zone euro.
On peut cependant constater que la zone euro a su éviter une crise majeure et que la sortie de la Grèce du système de la monnaie unique n'est définitivement plus à l'ordre du jour. Le gouvernement d'Alexis Tsipras doit fournir une liste de réformes à la zone euro d'ici au 23 février. Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a déclaré la Grèce laisse « le mémorandum derrière elle et devient coauteur des réformes ».
Concessions des deux camps
Les observateurs des négociations à Bruxelles ont retenu leurs souffle jusqu’à la dernière minute, refusant de se livrer au moindre pronostic tant l’issue de ces discussions était incertaine. Au final, des concessions ont été faite par les deux camps.
Les financiers de la zone euro acceptent l’extension du programme de financement de la Grèce, pour une période de 4 mois et non 6 comme envisagé jusqu’à présent. Une période de répit pour la Grèce qui se serait retrouvée, sans cette aide, à court de liquidité dès la mi-mars, selon certains économistes.
En contrepartie, Athènes doit présenter d’ici à lundi une liste complète de réformes comme la lutte contre l’évasion fiscale et la corruption ou la réforme de l’administration publique.
Une fois cette liste validée par les ministres des Finances, la prolongation de l’aide pourra débuter, a prévenu le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, qui s’est réjoui de l’engagement de la Grèce ce vendredi à honorer toutes ses échéances de dette.
« C'est le début d'une nouvelle phase sans mémorandum », qui imposait l'austérité depuis 2010, « nous nous sommes engagés à écrire notre propre script », a affirmé le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis. « La Grèce laisse le mémorandum derrière elle et devient coauteur des réformes et de sa destinée », a-t-il souligné.
« La Grèce a tourné une page…. Nous avons évité des mesures récessionnistes », s’est félicité de son côté un responsable du gouvernement grec.