Entre la Grèce et l'UE, la guerre des nerfs est déclarée

La réunion entre la Grèce et ses partenaires européens, qui s'est tenue à Bruxelles ce lundi 16 février, est un échec. Le ministre grec des Finances a écourté les discussions, refusant un allongement de six mois du programme d'aide proposé par l'UE. Un nouveau bras de fer est engagé entre la Grèce et ses créanciers.

A 11 jours de la fin du plan de sauvetage actuel, une guerre des nerfs est engagée. La Grèce joue très gros, puisqu'elle pourrait se trouver à cours de liquidités. Le point de discorde ? Les réformes imposées à la Grèce en contrepartie de l'extension de ce plan d'aide, qui porte sur 7 milliards d'euros. Les Européens considèrent que la Grèce doit s'en tenir aux dispositions actuelles.

Le document qui a été présenté aux Grecs n'était pas différent de celui proposé la semaine précédente à Bruxelles. Il prévoyait une prolongation de six mois, assortie de réformes, avec une « marge de flexibilité ». Tout ceci est « trop nébuleux », a rétorqué Athènes, qui refuse qu'on lui impose à nouveau une politique d'austérité qui a, selon le gouvernement grec, déjà échoué.

« L'Union européenne va parvenir à se rassembler »

Le gouvernement d'Alexis Tsipras craint notamment de nouvelles exigences en matière de hausse de la TVA ou de baisse des retraites. Ce serait « absurde et inacceptable », a jugé le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, qui a fait du rejet de l'austérité son cheval de bataille. Mais le ministre s'est tout de même dit confiant.

« J'étais prêt à signer, avant la réunion de l'Eurogroupe, un document qui nous proposait de demander une extension du programme d'aide, et nous étions prêts à ajouter des conditions qui n'étaient pas dans ce texte afin de créer la confiance avec nos partenaires », a assuré M. Varoufakis, qui ajoute : « Je n'ai pas le moindre doute sur le fait que dans les prochaines 48 heures, l'Union européenne va parvenir à se rassembler et qu'ensemble, nous trouverons la formulation nécessaire pour avancer et commencer enfin le vrai travail afin de créer un terrain d'entente et lancer un nouveau contrat entre la Grèce et l'Union européenne. »

« Il y a de la place pour une flexibilité »

Côté allemand, il n'est cependant pas question de faire des compromis pour l'instant. Quant au président de l'Eurogroupe, il a donné jusqu'à la fin de la semaine à la Grèce pour reconsidérer sa position. Le temps presse. Selon les analystes, les banques grecques pourraient être à court de garanties dans 14 semaines, si le retrait des clients se poursuit au rythme actuel.

« Il est très important que le gouvernement grec demande ce qu'on appelle une extension du programme existant. C'est la base juridique sur laquelle nous travaillons. C'est la base aussi sur laquelle les institutions financières peuvent continuer à aider le peuple grec, et il ne faut qu'il y ait là-dessus de blocage idéologique », plaide le commissaire européen aux Affaires économiques.

« Demander l'extension technique du programme, ça n'est pas accepter la logique du passé de manière intégrale, assure Pierre Moscovici. Il y a de la place pour une flexibilité et pour des mesures qui sont voulues par ce gouvernement. » Mais pour le ministre grec des Finances, il faut « éviter une impasse inutile et entamer les efforts nécessaires pour avancer et permettre, pas seulement à la Grèce mais aussi à l'UE, de tourner la page ».

Partager :