Grèce: négociations sur un nouveau plan d'aide à Bruxelles

Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent de nouveau à Bruxelles aujourd'hui lundi 16 février pour trouver un accord sur un nouveau programme de financement. Après l’échec de la semaine dernière, cette nouvelle réunion s’annonce difficile.

Les négociations d’aujourd’hui pourraient ne pas suffire pour combler le fossé entre Athènes et ses partenaires. D’un coté, les Européens veulent que la Grèce demande une extension de son programme d’aide qui arrive à échéance le 28 février afin qu’elle puisse se financer à court terme. La Commission européenne attend du nouveau gouvernement grec qu’il honore les engagements qui ont été pris par ses prédécesseurs.

De l’autre, le Premier ministre grec Alexis Tsipras voit dans cette extension la continuité de la tutelle de la troïka et de ses politiques d’austérité, coupable à ses yeux de tous les maux du pays. Les dirigeants grecs souhaitent en revanche un nouveau programme d’aide, accompagné de réformes assouplies pour leur pays et un allégement de sa dette colossale qui atteint 315 milliard d’euros, soit plus de 175% du PIB.

Athènes demande du temps

Athènes refuse un plan de sauvetage ayant les caractéristiques des précédents. Le Premier ministre grec demande aussi aux Européens de lui laisser du temps pour redresser le pays et promet que la Grèce sera un autre pays dans six mois.

Le gouvernement de la gauche radicale garantit également le respect de 70% des engagements de réformes pris auprès de ses créanciers, l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. Les 30% restants, jugés « toxiques » pour le pays, seraient remplacées par une série de réformes destinées à relancer la croissance. Un programme qui ne plait pas à certains pays du nord de l’Europe, surtout à l’Allemagne et à la Finlande, convaincues d'avoir déjà fait beaucoup pour la Grèce avec une aide de quelques 240 milliards d'euros depuis 2010.

Défaut de paiement ?

Un échec des discussions entre Européens et Grecs pourrait conduire en quelques semaines la Grèce à un défaut de paiement et, en théorie, à une sortie de la zone euro. C’est un scénario qu’aucun pays ne souhaite car les conséquences économiques seraient néfastes pour l'ensemble de la zone euro. Et les contribuables européens ne sont pas prêts d'oublier les prêts que leurs pays ont accordés à la Grèce.

Mais avant même le début des négociations, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, s'est dit « très sceptique » sur les chances d'un accord aujourd'hui. Il a reproché au gouvernement grec d'agir de manière « irresponsable ».

Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici s'est lui montré plus optimiste, s'attendant à « une discussion dont je sais qu'elle sera compliquée et que j'aborde avec la certitude qu'on peut aboutir ». « Il faut aboutir, on peut aboutir. Quand on a la capacité et la volonté, on peut aboutir », a-t-il martelé à son arrivée lundi à la réunion des ministres des Finances.

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