La situation est donc plus que tendue à Debaltseve, en proie à la guerre malgré le cessez-le-feu qui aurait dû être effectif depuis dimanche. Les rebelles pro-russes progressent, des groupes d'assaut appuyés par l'artillerie et des véhicules blindés attaquent en tout cas les quelques milliers de soldats ukrainiens présents dans la ville. Ils contrôleraient même jusqu'à 80 % du territoire de celle-ci et ils affirment que des soldats ukrainiens se sont rendus, ce que l'état-major de Kiev semble confirmer.
En tout cas, pour la première fois, l'armée ukrainienne reconnaît que certaines de ses unités sont encerclées à Debaltseve. Et si la ville finit par tomber, les choses risquent effectivement d'aller très vite, car les rebelles pro-russes auront alors réalisé un grand objectif stratégique.
Debaltseve est une ville importante par sa position, un nœud ferroviaire et routier à mi-chemin entre les grands bastions rebelles que sont Donetsk et Lougansk. Si on prend en compte le fait que le retrait des armes lourdes, qui devait également commencer dimanche, n'a pas encore eu lieu, on comprend bien que l'accord de Minsk ne tient plus qu'à un fil.
Si, d'après Kiev, le cessez-le-feu n'est « pas respecté et vole en éclats », selon Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, il est globalement respecté à part dans cette région de Debaltseve. Les pays occidentaux mettent en cause la Russie. Les Etats-Unis demandent aux séparatistes un arrêt immédiat des attaques. Pour sa part, l'Union européenne a adopté de nouvelles sanctions contre des responsables russes lundi.
Poutine appelle Kiev à ne pas empêcher les soldats ukrainiens de déposer leurs armes
Lors d'une conférence de presse ce mardi à Budapest avec le Premier ministre Viktor Orban, le président russe Vladimir Poutine a appelé les autorités ukrainiennes à ne pas empêcher leurs soldats encerclés par les séparatistes pro-russes à Debaltseve (est de l'Ukraine) de déposer leurs armes, pour ne pas mettre en danger le cessez-le-feu dans le pays.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a lui appelé mardi soir « à cesser immédiatement les hostilités ». Dans une déclaration unanime, il a également demandé l'application des accords de Minsk 2.