Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Nouvelle étape pour la Grèce. Le Parlement doit élire le président ce mercredi soir. Le candidat Prokopis Pavlopoulos est un conservateur qui doit permettre de rassembler autour du gouvernement de la gauche radicale et des souverainistes. Et Alexis Tsipras va en avoir besoin alors qu'il a fait monter la pression dans les négociations ce mardi.
Le Premier ministre grec a annoncé que les premières mesures sociales seraient votées vendredi au Parlement. Or c'est la date-butoir fixée par les ministres des Finances de la zone euro pour trouver un accord sur l'extension du plan d'aide, conditionnée à l'austérité. Le gouvernement grec dit penser arriver à un accord, mais dans les rues d'Athènes, on espère juste un changement quel qu'il soit.
Sur la place de la Constitution à Athènes, un vent glacial souffle ce soir-là. Irini Serdeva, ex-employée dans l'industrie du film est au chômage depuis trois ans. Pour elle, en refusant tout changement, ce sont les partenaires de la Grèce qui pourraient pousser le pays à la sortie de l'Euro. Cela l'effraye, mais c'est mieux que de laisser la situation telle qu'elle est.
« Les cinq – six dernières années ont été un enfer. Tu ne peux pas avoir un travail, il y a de la pauvreté, il faut que cela change, je ne sais pas comment, mais il le faut. L'ancien système n'a pas fonctionné ».
Un peu plus loin, dans une galerie marchande à moitié vide, Giorgos Pitsikakis lui est moins hésitant. Quand on demande à cet étudiant en architecture de 22 ans jusqu'où le gouvernement doit aller, il ne voit pas d'autre solution.
« Je ne pense pas que nous ayons besoin d'être dans une zone Euro de ce type, dans laquelle il n'y pas de perspectives de développement et où la seule stabilité, c'est celle d'une économie en déclin, une situation stablement difficile ».
Une vision que ne partage cependant pas tous les Grecs. Selon un sondage de l'Institut Marc pour le Journal des rédacteurs, plus des deux tiers des personnes interrogées préferaient un compromis honnête, plutôt qu'une rupture avec les partenaires de la Grèce.