Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Le Premier ministre Alexis Tsipras l'a annoncé dès le début de son discours : le gouvernement de coalition respectera ses engagements électoraux. Priorité numéro 1, lutter contre ce qu'il appelle la « crise humanitaire », avec des mesures spécifiques pour les plus pauvres, comme un accès à la santé et au logement facilité. Côté marché du travail, comme attendu, il a confirmé qu'il souhaitait remonter le salaire minimum à son niveau d'avant la crise, soit 751 euros par mois. Il souhaite également relancer les négociations collectives. Et d'évoquer une hausse du seuil d'imposition à 12 000 euros par an et une taxe plus progressive sur les propriétés. Pour financer le tout, le chef du gouvernement compte réduire le train de vie de l'Etat et s'attaquer à la corruption et à l'évasion fiscale.
L'objectif, c'est le maintien d'un budget à l'équilibre pour l'indépendance financière et la souveraineté de la Grèce. Rapidement, la Grèce va devoir trouver un accord sur la poursuite du programme demandé par ses créanciers, à savoir mesures d'austérité contre versement de la dernière tranche d'aide. Pour l'instant, la plupart des partenaires européens demandent à la Grèce de respecter les engagements pris jusqu'ici. Mais lors de son discours, Alexis Tsipras a bien confirmé qu'il ne demanderait pas l'extension de ce programme sous sa forme actuelle. Il veut trouver un accord sur un autre programme provisoire, sans austérité celui-ci, qui sera valable jusqu'en juin.
Alexis Tsipras a expliqué qu'il comptait bien conclure un accord avec ses partenaires européens dans les 15 prochains jours. Si les créanciers de la Grèce acceptent son programme-relais, la dernière tranche d'aide, soit 7,2 milliards d'euros, sera bien versée. Pour rassurer, le Premier ministre a affirmé que la Grèce avait l'intention d'honorer sa dette, mais les négociations seront néanmoins tendues. Particulièrement lors de la réunion exceptionnelle des ministres des Finances de la zone euro prévue mercredi. Le ministre des Finances Yanis Varoufakis devra alors vendre la politique de son gouvernement à ses homologues. Le curseur sera placé entre deux objectifs : honorer la dette de la Grèce, mais la rendre viable. En attendant, le Parlement doit accorder sa confiance au gouvernement. Avec 162 sièges sur 300 pour la majorité, cela ne devrait pas poser de problème.