En Grèce, l'avertissement de la BCE ne surprend pas

Alexis Tsipras continue de demander du temps pour que la Grèce et ses partenaires européens puissent trouver une solution sur la dette et l'austérité. C'est ce qu'il a répété lors de son discours devant les 149 députés de Syriza, jeudi. Avec l'ensemble de leurs collègues, ils ont prêté serment, juste après une décision cruciale de la BCE qui a décidé de supprimer une des sources de financement des banques grecques bientôt à court de liquidité.

Avec notre correspondante à Athènes,Charlotte Stiévenard

Dans les rangs de la gauche radicale, la mesure prise par la Banque centrale européenne (BCE) ne surprend qu'à moitié. Dimitris Kodelas vient d'entamer son deuxième mandat à la Vouli, le Parlement grec. Pour ce député de Syriza, la BCE fait monter la pression : « Avec cette décision, ils disent aux Grecs : vous devez faire ce que nous vous disons de faire. Ils disent ça à des gens qui ont souffert du mémorandum et des politiques d'austérité ces cinq dernières années, souligne le député. Nous attendons qu'ils revoient leur position, car nous sommes égaux en Europe, en tout cas nous sommes censés l'être. »

Wolfgang Schäuble a lui aussi choisi la fermeté. Le ministre allemand des Finances a demandé à son homologue grec de poursuivre le programme demandé par les créanciers de la Grèce. Olga Gerovasili, députée de Syriza, s'attendait à ces deux réactions : « La Banque centrale européenne et aussi Monsieur Draghi adoptent dès le départ une ligne très dure, celle d'Angela Merkel et de Monsieur Schäuble, indique-t-elle. Ce qui est arrivé hier, ce n'est rien de neuf. »

Le bras de fer ne fait que s'engager. Dans les prochains jours, le Premier ministre Alexis Tsipras devrait présenter officiellement son programme anti-austérité devant le Parlement.

Partager :