La Grèce peut compter sur la France qui va jouer son rôle d’amie afin qu’un nouveau contrat soit négocié avec les Européens, y compris l’Allemagne, et le FMI. Il faut même, selon Michel Sapin, donner au gouvernement grec de Alexis Tsipras, à peine installé, le temps de respirer afin de préparer son propre programme de réformes. Mais cela ne va pas du côté français jusqu’à envisager une annulation de la dette grecque qui reporterait la charge sur les autres Européens, ni remettre en cause les réformes dont la Grèce a besoin.
Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis en est bien conscient et il entend pour sa part faire « décrocher » son pays de la dépendance à la dette conçue comme une véritable drogue. Et il voudrait que ce nouveau contrat avec les Européens et le FMI soit conclu d’ici fin mai. « D'ici là nous n'allons pas demander de nouveaux prêts » aux créanciers de la Grèce, a-t-il affirmé. Il s’engage aussi à des réformes en profondeur de son pays et souhaite que la reprise soit basée sur les investissements. De tout cela Yanis Varoufakis est prêt à discuter avec la BCE à Francfort, mais aussi à Berlin et partout où ce sera nécessaire.
Desserrer l'étau dans lequel la Grèce se débat
Syriza, en campagne électorale, avait promis de desserrer l'étau dans lequel la Grèce se débat. Et c'est ce à quoi s'attache le gouvernement arrivé au pouvoir. Tout d'abord à l'extérieur convaincre qu'il faut alléger le poids de la dette envers les créanciers européens et le FMI. Une dette qui atteint le niveau jugé insoutenable de 170% du PIB.
C'est tout le sens de la tournée européenne du ministre des Finances Yanis Varoufakis dimanche à Paris lundi à Londres et mardi à Rome, et du Premier ministre Alexis Tsipras qui sera mercredi à Paris.
Mais aussi à l'intérieur du pays redonner du pouvoir d'achat à une population appauvrie par des années d'austérité. Ainsi le ministre du Travail Panos Skourletis a confirmé dimanche le relèvement du salaire minimum, la réintégration de milliers de fonctionnaires et le rétablissement des négociations collectives, ainsi que le gel des certains projets de privatisation.
Le gouvernement espère une relance rapide de la consommation, car les Grecs les plus démunis vont immédiatement dépenser ce ballon d'oxygène en produits de première nécessité.