Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les modalités de l’accord de Berlin doivent désormais être mises en pratique. Après l’échec du même format il y a dix jours, Berlin avait eu, avant la rencontre de ce mercredi, l’assurance de Moscou et Kiev que des évolutions de leurs positions étaient à attendre. Les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien se sont mis d’accord pour retirer leurs armes les plus lourdes d’une ligne de démarcation arrêtée par les accords de Minsk de septembre dernier.
Les quatre ministres appellent donc, dans une déclaration commune, « toutes les parties à cesser les hostilités ». Une réunion du groupe de contact associant des représentants de Kiev, des séparatistes pro-russes, de Moscou, et de l’OSCE doit se tenir prochainement pour discuter des modalités de l’accord. Des groupes de travail doivent se mettre en place notamment pour régler l’urgente question de l’aide humanitaire dans la région en crise.
L’hôte de la rencontre, l’Allemand Frank-Walter Steinmeier, a commenté : « Si ce que nous avons décidé aujourd’hui se met en place, alors les chances que le sommet d’Astana se tienne augmenteraient. » Cette rencontre avec les présidents russe, ukrainien et français Poutine, Porochenko et Hollande, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel, aurait déjà dû se tenir il y a quelques jours au Kazakhstan. Mais l’absence de progrès avait conduit à le repousser.
■ Porochenko, l'homme du jour à Davos
Avec notre envoyée spéciale à Davos, Mounia Daoudi
La Forum économique mondial s'est ouvert mercredi 21 janvier dans la petite station de ski de Davos, dans les Alpes suisse. L'instabilité géopolitique, les menaces terroristes et les conflits qui ensanglantent plusieurs régions du monde ont marqué cette première journée. L'Ukrainien Petro Porochenko était présent et a reçu un franc succès. Visiblement ému et préoccupé, il a voulu partager un évènement qui l'a personnellement marqué récemment : « J'étais à Paris. J'étais parmi les 50 dirigeants à la marche contre la terreur. Et je me souviens du slogan dans les rues de Paris, " Je suis Charlie ". Nous n'avons pas peur parce que nous sommes unis. Et j'étais fier, à ce moment-là, d'être dans les rues de Paris. »
Et d'attirer l'attention de l'assistance sur la situation de son pays, frappé par la guerre, à travers l'attaque de Volnovakha, qui coûté la vie à 13 civils mardi 13 janvier dernier, soit quelques jours seulement après l'attaque du siège du journal satirique français : « J'ai ici un morceau du bus de Volnovakha avec les impacts des fragments du missile russe qui a frappé mon peuple. Deux jours après la marche de Paris, nous avons eu la tragédie de Volnovakha et toute l'Ukraine s'est levée comme un seul homme pour dire " Je suis Volnovakha ". » Depuis, le président ukrainien arbore un badge « Je suis Volnovakha ». Au Forum de Davos, qu'il a quitté immédiatement après son intervention, il était venu dire que le terrorisme n'est ni un problème ukrainien, ni un problème européen, mais bien une menace globale.