Récolte de céréales record en Ukraine malgré la crise

Malgré le conflit armé dans l'est, l'Ukraine - l'un des principaux exportateurs de céréales au monde - a réalisé en 2014 une récolte record de céréales, près de 64 millions de tonnes, la plus importante depuis son indépendance en 1991.

Soixante-trois millions huit cent mille tonnes de blé, d'orge, de millet, de mais récoltés en 2014 soit une hausse de près de 2,5% par rapport à 2013. C'est un record, c'est aussi l'une des rares bonnes nouvelles en provenance d'Ukraine depuis près d'un an. Merci au climat exceptionnel de l'an dernier, merci au coup de pouce surprise. Un hiver pas trop rigoureux, un printemps et un été avec le parfait équilibre chaleur / humidité pour permettre le développement des cultures. Quant aux intrants : engrais, pesticides, et autres semences, tout avait été commandé avant le début de la crise, et n'a donc pas manqué.

La grande question c'est : qu'en sera-t-il de la prochaine récolte, celle de 2015 ? Les problèmes de financement qui se posaient déjà l'an dernier se sont accentués, l'accès au crédit en Ukraine est extrêmement compliqué, or les producteurs ont besoin d'emprunter pour acheter les semences, mais aussi le matériel agricole importé. Tracteurs et moissonneuses batteuse devenus quasiment inaccessibles depuis l'effondrement du cours de la Grivna.

Il n'y a presque plus de trésorerie, la récolte de 2014 s'est vendue à très bas prix, autant cet été que cet automne, les cours des céréales étant historiquement bas depuis 6 mois. Les marchés s'inquiètent aussi de la récolte de tournesol, dont la culture est concentrée dans l'est, là où les combats ont repris. Les producteurs pourront-ils semer toutes leurs parcelles au printemps prochain s'il y a des échanges de tirs ou des roquettes ? Et si la zone des combats s’étendait ?

En somme tout est bien plus compliqué que l'an passé, et les producteurs ukrainiens auront bien besoin d'un nouveau coup de pouce du ciel. Pour l'instant, côté climat, ça va. L’hiver est doux, presque trop doux: il n'y a déjà plus de neige, donc plus de quoi protéger du gel le blé ou l'orge si les températures venaient à chuter avant mars avril.

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