Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Le projet de loi défendu bec et ongles par le gouvernement prévoit des mesures radicales notamment la confiscation des passeports des jihadistes de retour de zones de combat comme la Syrie ou l’Irak et leur bannissement du territoire britannique jusqu’à deux ans ; les universités se verraient aussi confier la responsabilité d’identifier et dénoncer les étudiants en voie de radicalisation.
Un arsenal législatif que David Cameron voudrait compléter par la surveillance des communications sur internet. Il a d’ailleurs relancé ce projet ce lundi à la suite des attentats de Paris.
Ce mouvement inquiète les défenseurs des libertés individuelles, comme le très respecté philosophe Anthony Grayling, rencontré lors d’un des rassemblements londoniens en soutien à la France : « Les hommes politiques commencent généralement par nous assurer que de tels attentats ne changeront rien à notre mode de vie et s’empressent ensuite de faire passer des lois qui, sous couvert de nous protéger, renforcent la surveillance ou restreignent la liberté d’expression, mais nous ne devrions jamais permettre à quiconque de nous faire taire ».
La commission parlementaire des droits de l’homme et de nombreux responsables de l’enseignement universitaire se sont ainsi à nouveau élevés lundi contre la volonté du gouvernement de les obliger à traquer les étudiants aux vues extrémistes.