40 000 manifestants à Rome contre la réforme du marché du travail

Lancée à l'appel de la CGIL, principale confédération syndicale du pays, et de l'UIL, syndicat de centre gauche, la grève générale contre la politique économique du gouvernement Renzi, et en particulier sa réforme du marché du travail, a paralysé les grandes villes italiennes, ce vendredi 12 décembre.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Des centaines de milliers d’Italiens ont manifesté du nord au sud de la péninsule ce vendredi contre la réforme du marché du travail, fondée sur le principe de la « flexi-sécurité ». Pour inciter les patrons à recruter de nouveaux employés, cette réforme facilite les licenciements et réduit notablement les droits et protections des salariés durant les trois premières années de leur contrat.

À Rome, ils étaient près de 40 000. Parmi ces manifestants, beaucoup tenaient dans leur main un ballon représentant Matteo Renzi affublé du nez de Pinocchio. « La réforme pourra être juste, à condition de créer des emplois, mais il n’y a pas de réforme de l’emploi dans le pays, dénonce Deborah, 38 ans, secrétaire au chômage depuis deux ans. Nous ne sommes vraiment pas satisfaits du gouvernement Renzi ». Un avis que partage Bruno, cadre lui aussi au chômage. « La réforme ne sert ni à relancer l’emploi ni à mieux protéger les travailleurs. Elle a été faite essentiellement pour répondre à Bruxelles qui demande plus de flexibilité », juge-t-il.

Les syndicats continueront de se mobiliser pour tenter d’améliorer la réforme baptisée « Jobs act », adoptée par le Sénat le 3 décembre et dont les décrets doivent encore être rédigés. « Je pense que le président du Conseil manquerait de discernement s’il ne tenait pas compte de la réalité du pays », estime ainsi un dirigeant syndical. Les syndicats ont aussi dénoncé le projet de budget 2015, jugeant les mesures de relance de l’économie très insuffisantes.

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