Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Le jeune président du Conseil italien, 39 ans, a décidé de courir un peu moins vite, mais avec ce même volontarisme qui le caractérise. Matteo Renzi se présentera mercredi devant le Parlement européen avec sa feuille de route. Croissance, emploi, innovation, souplesse dans l'application du pacte de stabilité, solidarité (notamment en matière d'immigration) ; telles sont les priorités de la « star » de la gauche européenne, qui rêve d'une « Europe de l'espoir ».
A l’occasion de ce semestre italien de présidence tournante de l’UE, le souhait de M. Renzi est de remettre l'Europe en mouvement. Le Florentin, plein d'adrénaline, veut rajeunir des instances rouillées par la bureaucratie et affaiblies par l’absence d’âme. Nous, « génération Erasmus », nous devons dire que c’est possible. Telle sera en substance l'une des phrases-clés du discours que le président du Conseil prononcera devant les eurodéputés.
Dans son pays, Matteo Renzi s'est donné 1 000 jours pour réaliser les réformes nécessaires au rétablissement d'une Italie asphyxiée par sa dette publique. Cette dernière atteint plus de 132% du PIB. 46% des Italiens âgés de 15 à 24 ans sont au chômage. Les chantiers pour réformer le fisc, l'administration publique, le marché du travail ou encore le Sénat sont ouverts. Mais ils sont loin d’être achevés. Cependant, sept Italiens sur dix ont confiance dans la capacité de leur président pour remettre le pays en mouvement. Parce qu’il déborde d’énergie.