Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Le nouveau président du Conseil italien a déployé ses charmes pour sa visite ce lundi à Berlin. Il est venu avec un maillot dédicacé de Mario Gomez, le joueur allemand passé l’an dernier du FC Bayern au AC Florence, la ville dont Matteo Renzi est le maire. Afin de convaincre une Angela Merkel qui défend une stricte discipline budgétaire pour assainir les économies européennes, il a en revanche laissé de côté ses sorties peu amènes contre le carcan des critères de Maastricht. À Berlin, un possible dérapage des comptes publics italiens suscite des haussements de sourcils.
L’examen de passage s’est révélé plutôt réussi. Angela Merkel s’est déclarée « très impressionnée » par les projets de son jeune homologue à qui elle a souhaité « beaucoup de succès ». La chancelière est convaincue que Matteo Renzi compte respecter le pacte de stabilité sans oublier la croissance.
Le président du Conseil est pour sa part certain que Berlin ne peut pas sortir un carton jaune, voire rouge, contre Rome. Des bisbilles avant les élections européennes du 25 mai nourriraient les eurosceptiques. Sans compter que la nouvelle Commission sera peut-être dirigée par un président de gauche proche de Renzi qui, par ailleurs, assurera la présidence de l’Union européenne au deuxième semestre. L’heure est donc au compromis, surtout de la part d’une chancelière à la tête d’une coalition associant droite et gauche.