La date du 9 décembre avait été avancée par les autorités séparatistes, depuis la conclusion d’un accord de cessez-le-feu autour de l’aéroport de Donetsk, le 2 décembre. La trêve n’a duré que quelques heures, mais dans les deux camps, on commençait à évoquer un retrait des armements lourds de la ligne de front.
Les négociations entre les parties en conflit, auxquelles participent des experts militaires russes, se sont donc poursuivies et selon le communiqué de la présidence ukrainienne, le 9 décembre sera donc une « journée du silence ». Si, elle s’avère concluante, le retrait des mortiers et autres lance missiles débutera le lendemain.
Les autorités de la République autoproclamée de Donetsk ont confirmé l’information. Moins catégorique, le chef de la République voisine de Lougansk, Igor Plotnitski, fait mention d’un accord uniquement oral. Les précédents accords conclus à Lougansk évoquaient la journée du 5 décembre pour l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu.
Une réunion entre les chefs de la diplomatie russe et américaine
Les armes vont-elles réellement se taire ? Jusqu’ici, les trêves n’ont jamais tenu. Cette fois, l’accord est annoncé dans la foulée d’un rencontre entre les chefs de la diplomatie russe et américaine. Sergueï Lavrov et John Kerry se sont entretenus à Bâle en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OSCE.
A l’abri des caméras, les deux hommes sont entrés d’emblée dans le vif du sujet. Tous deux ont insisté sur le respect des accords de Minsk qui prévoient, entre autres, le retrait des armes lourdes de la ligne de front.
Interrogé à la volée sur les accusations de la diplomatie américaine selon lesquelles des militaires russes sont présents en Ukraine, Sergueï Lavrov a renvoyé la question à son homologue américain : « De quels militaires russes parlez-vous ? Et si c’est le cas, pourquoi CNN ne les montre pas ? » Il a également martelé que les tentatives d'écarter les responsables des Républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk étaient inadmissibles.
S’exprimant peu avant la rencontre, John Kerry a de son côté déclaré que la Russie s’isolait elle-même en soutenant les séparatistes pro-russes en Ukraine.