Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stievenard
Cette année, 23 500 sont arrivés en Grèce, c'est deux fois et demie de plus que l'année dernière. Mais en août, seulement un peu moins de 400 d'entre eux avaient demandé l'asile, car sur place, c'est la désillusion.
« Nous demandons au gouvernement grec de trouver des solutions. » La revendication est un peu vague, mais elle traduit bien la situation de ces Syriens : ils ne savent plus quoi faire. Shaza, ses quatre enfants et son mari logent dans un hôtel d'Athènes depuis deux mois. Ils ont essayé de quitter illégalement le pays à deux reprises, mais ils sont maintenant bloqués. « Je veux qu'ils nous aident pour sortir d'ici, explique-t-elle. Moi je ne veux pas rentrer en Syrie parce que mon garçon a 17 ans. Si je rentre, l'armée syrienne va le prendre. »
Six mois pour quitter le pays
Hazim a 28 ans. Ce commercial se verrait bien rester s'il pouvait trouver du travail. Mais devant la situation actuelle, il ne voit lui aussi qu'une solution. « S'il vous plaît, demande-t-il, donnez-nous des papiers pour partir ailleurs en Europe. On aura plus de chance de trouver un travail, de vivre. Ici, ce n'est pas possible, il n'y a pas de travail, ni aucune aide pour apprendre le grec. »
C'est bien ce qu'ils reprochent au gouvernement grec. Une fois arrivés en Grèce, les Syriens qui ont fui la guerre, ont six mois pour quitter le pays, sinon ils doivent demander l'asile. Depuis un mois et demi, la procédure est simplifiée pour eux, mais sans soutien matériel, ils se retrouvent facilement à la rue.