Avec notre envoyé spécial à Diyarbakir, Daniel Vallot
Difficile de se frayer un chemin dans l’arrière-salle de cette association de quartier. Partout, des sacs de vêtements, des cartons de nourriture et du matériel de cuisine. Alladin, moustache grisonnante, s’excuse du désordre. Tout cela, explique-t-il, c’est pour les réfugiés de Kobane : « Nous leur donnons de la nourriture et des vêtements. En tout, nous nous occupons de 400 personnes, environ 80 familles et dans le quartier tout le monde participe. Nous essayons d’aider le plus possible les gens de Kobane. »
Dans un coin, une jeune femme attend de recevoir de l’huile et des vêtements. Son mari est resté à Kobane pour se battre, elle a dû franchir seule la frontière, avec son bébé de 15 mois. « Moi, j’ai besoin de tout, parce que je suis venue toute seule avec ma fille, raconte-t-elle. Nous n’avons rien pu emporter avec nous, et nous avons surtout besoin de vêtements. Ce qui est inquiétant, c'est que l’hiver approche et nous n’avons rien pour le froid ».
Dans le local, des couvertures et des réchauds ont été stockés, mais le responsable de l’association s’inquiète pour les prochains mois. Si la bataille de Kobane s’éternise, dit-il, il lui sera impossible d’apporter aux réfugiés ce dont ils auront besoin lorsque l’hiver sera là.