Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
« L’Ukraine vaincra, gloire aux héros ! » Lance-t-elle dans le tribunal. Malgré son emprisonnement, Nadia Savtchenko n’est pas une femme abattue. La pilote d’hélicoptère ukrainienne est accusée par la justice russe d’être responsable de l’assassinat de deux journalistes dans le Donbass. Elle a passé une vingtaine de jours dans un hôpital psychiatrique.
La justice russe a fait subir une expertise psychiatrique à cette jeune femme hors du commun. C’est précisément la régularité de cette expertise que ses avocats contestent. Un représentant de l’ambassade des Etats-Unis, du gouvernement ukrainien, du consulat d’Ukraine à Moscou et plusieurs parlementaires ukrainiens sont venus écouter la décision de la justice à l’issue d’un débat à huis clos. L’accusée est enfermée dans la cage de la salle d’audience.
Elue députée en Ukraine
La justice russe ne se déjuge pas et confirme la validité de la procédure. Mais Nadia Savtchenko est une prisonnière qui embarrasse surtout depuis qu’elle a été élue députée du Parlement ukrainien le 26 octobre.
Elle est considérée par beaucoup, y compris des ONG russes, comme une prisonnière politique. La très officielle médiatrice russe pour les droits de l’homme est désormais représentée aux audiences. Mais elle n’a pas bénéficié des échanges de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie. Ses proches et ses avocats comptent sur la pression internationale pour faire céder les autorités russes.
« Une invasion à grande échelle »
Sur le terrain, en Ukraine, les combats dans l'est, autour de Donetsk, ont continué hier, mardi. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a mis en garde contre le risque croissant d'une escalade militaire dans l'est séparatiste où convergent depuis quelques jours des matériels militaires lourds. L'ambassadeur ukrainien à l'ONU a assuré que la Russie prévoyait « une invasion à grande échelle ».