Les discussions promettent d’être délicates, mais les deux chefs d’Etat ont tout intérêt à ce que la situation dans le Donbass ne se détériore pas encore plus. L’économie ukrainienne est au bord du gouffre. L’économie russe, bien qu’en meilleure forme, montre des signaux inquiétants : faiblesse du rouble, fuite des capitaux sur fond de chute des prix du pétrole.
La rencontre aura lieu en présence de plusieurs dirigeants européens, en particulier du président français François Hollande, du Premier ministre britannique, David Cameron, et de la chancelière allemande. Angela Merkel estime que « c’est à la Russie de fournir la contribution décisive pour une désescalade ».
En fin de semaine dernière, dans un geste qui peut être interprété comme un gage de bonne volonté, Vladimir Poutine a ordonné le retrait des 17 600 soldats impliqués dans des manœuvres tout près de la frontière ukrainienne dans la région de Rostov-sur-le-Don depuis l'été dernier. L'Otan précise toutefois qu’elle n'a pas constaté « de mouvements majeurs et significatifs » permettant de confirmer l'annonce du chef de l’Etat russe. Cette question sera bien sûr à l'ordre du jour. Petro Porochenko a fait savoir qu’il insisterait sur un point : que les soldats russes quittent le territoire ukrainien. Moscou nie avoir envoyé des militaires en Ukraine, mais reconnaît que certains d’entre eux prennent part aux combats en tant que volontaires.
■ Menace sur le gaz en Europe
En visite en Serbie, hier, le président russe a mis en garde les européens contre une possible pénurie de gaz pour l'hiver si un accord n'était pas trouvé avec l'Ukraine à ce sujet. Et il a jugé « nuisible » l'idée d'abandonner la construction du gazoduc qui doit contourner l'Ukraine :
« Je suis profondément convaincu que c'est un projet avantageux pour les consommateurs européens parce qu'il diminue de facon considérable les risques des transits, a expliqué Vladimir Poutine. Les questions bureaucratiques autour de la construction du Southstream sont liées uniquement aux considérations politiques. Et dans ce cas, la politique est nuisible à l'économie, elle porte préjudice à l'économie. Et d'une certaine façon, elle diminue les avantages concurrentiels de l'économie européenne par rapport aux économies des autres régions du monde ».