Avec notre correspondant à Donetsk, Sébastien Gobert
Selon les Nations unies, dix personnes en moyenne meurent par jour dans le Donbass. À entendre les grondements réguliers de l'artillerie qui résonne jusque dans le centre-ville de la capitale séparatiste Donetsk, cela n'étonne personne. Ce mercredi encore, une bombe tombée sur un centre commercial a fait au moins huit morts et neuf blessés.
Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre autoproclamé de la République populaire de Donetsk, Alexander Zakharchenko, a bien insisté : il ne croit pas à la trêve décrétée il y a plus d'un mois. « Je ne sais pas comment se déroule ce cessez-le-feu, en fait je ne sais même pas si c'est un cessez-le-feu. Et croyez-moi, quand je vois ce qu'ils nous infligent, je n'ai qu'une seule envie, c'est de prendre une arme automatique et d'aller à l'aéroport me battre moi-même », a-t-il ainsi déclaré.
Alexander Zakharchenko rejette entièrement la faute des combats sur les provocations des forces ukrainiennes. Si les tirs semblent en fait venir de tous les côtés, les chefs militaires séparatistes sont ouvertement engagés dans la phase active d'une offensive, afin de s'emparer de la position stratégique que représente l'aéroport. Les dirigeants séparatistes affirment ne pas vouloir couper tous les ponts avec l'Ukraine, et disent envisager la création d'un partenariat économique privilégié. Mais vu la situation actuelle, les négociations économiques sont encore loin de remplacer le fracas des armes.