Ukraine: difficile de faire taire les armes à Donetsk

Les autorités militaires ukrainiennes ont décrété l'entrée en vigueur d'un régime de silence, autour de l'aéroport de Donetsk, afin de créer une zone démilitarisée. Mais la situation reste tendue et les accrochages se poursuivent en ville et dans la région.

Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Sébastien Gobert

A Donetsk, l'offensive contre l'aéroport s'est calmée depuis dimanche midi quand les autorités militaires ont convenu de l'entrée en vigueur d'un régime de silence. Mais les combats à l'arme légère y continuent malgré tout. Les observateurs internationaux dépêchés dans la région font aussi part de bombardements persistants dans plusieurs endroits de Donetsk - deux civils y ont été tués ce dimanche - et dans sa région.

Quelques civils ont aussi été blessés dans une attaque contre un bus dans la ville portuaire de Marioupol. Selon un porte-parole militaire ukrainien, il s'agit soit d'une démonstration de force, soit d'une attaque coordonnée.

Face à ces violations répétées du cessez-le-feu censé être instauré depuis un mois, la France et l’Allemagne ont décidé d’envoyer des drones pour surveiller l'est de l'Ukraine, a annoncé dimanche le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Ils sont déjà sur place ce lundi.

Dans le même temps, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la vie reprend dans la région. Les écoles sont ouvertes, de nombreuses familles sont rentrées de leur exil temporaire, et bénéficient d'un afflux d'aide humanitaire. Mais les gens restent très prudents : certains affirment même qu'il vaudrait mieux revenir à un état de guerre ouverte que d'avoir à subir ce cessez-le-feu pernicieux, avec lequel on ne sait jamais à quoi s'attendre.

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