Avec notre envoyé spécial à Marioupol, Laurent Geslin
A Marioupol, quelques obus sont tombés lundi sur l’immense usine métallurgique sans faire de victime. Un peu plus loin, un garçon de 15 ans a été grièvement blessé par des tirs. Des combattants ukrainiens ont été aussi touchés.
Depuis la fin du mois d’août et le cessez-le-feu du 5 septembre, les positions des belligérants se sont figées sur les rives de la mer d’Azov mais les affrontements sont quotidiens. Natalia est professeur de français à l’université de la ville : « On peut dire que Marioupol vit en semi-normalité. Tout fonctionne, les écoles, les universités, les usines. Tout cela fonctionne mais on a peur parce que nous sommes entourés de gens armés et on ne sait pas si on sera bombardé. »
Les habitants de Marioupol parlent russe et beaucoup d’entre eux regardent avec méfiance les combattants des bataillons ukrainiens déployés en ville. « La moitié soutient l’armée ukrainienne et le pouvoir ukrainien, explique Natalia. Les autres sont contre, ils sont pour les rebelles parce qu’ils espèrent que la Russie apporte la paix, que la Russie apporte beaucoup d’argent. »
Marioupol est le seul grand port de la mer d’Azov contrôlé par le gouvernement ukrainien et c’est un point stratégique à conquérir si les rebelles veulent obtenir un accès à la mer.