Les combats se poursuivent dans l’est de l’Ukraine avec des tirs des séparatistes pro-russes qui ont visé un avion de chasse ukrainien, un MiG29. L'appareil s’est écrasé alors qu’il survolait Lougansk, annonce un porte-parole militaire ukrainien qui précise que le pilote a réussi à s’éjecter. Il se trouverait maintenant dans un endroit sûr. Dans cette région de Lougansk, l'armée affirme avoir repris aux séparatistes un commissariat de police.
Les tensions restent donc vives. Kiev a accusé Moscou d'avoir livré aux séparatistes trois lance-roquettes multiples, modèle Grad, et d'avoir violé à dix reprises l'espace aérien ukrainien avec des drones. Moscou a démenti, niant également les affirmations du « premier ministre » séparatiste Alexandre Zahartchenko, qui s'est vanté d'avoir reçu de nombreux équipements militaires russes.
Seize camions en route
Le convoi russe est lui toujours stationné à la frontière russo-ukrainienne. Selon la Croix-Rouge, Moscou et Kiev seraient tombés d’accord sur les modalités d’inspection du convoi et quelques camions ont fait mouvement ce dimanche matin rapporte notre envoyé spécial à la frontière russo-ukrainienne, Etienne Bouche, qui se trouve du côté russe du poste-frontière de Donetsk.
Sur les 280 camions, 16 ont quitté la localité de Kamensk-Shakhtinsky où ils stationnaient. Ces camions se sont dirigés vers la frontière ukrainienne et sont arrivés au poste-frontière de Donetsk. Les camions ont été garés en retrait afin de ne pas perturber la circulation sur place. Les conducteurs, des jeunes hommes habillés tous de la même manière, en tenue beige, attendent à l’ombre ou vont chercher de quoi se désaltérer. Ils sont accompagnés de deux popes orthodoxes. Cette arrivée de 16 camions seulement s’explique pour des raisons logistiques, parce que le poste frontière est petit. L’inspection des premiers camions n'a pas encore commencé.
Réactiver la voie diplomatique à Berlin
L'accord entre Kiev et Moscou sur les modalités de distribution de l'aide humanitaire russe pour l'est de l'Ukraine et la reconnaissance par les autorités ukrainiennes de la « légalité » du convoi russe, même si elles doivent encore donner le feu vert officiel à l'entrée du chargement dans le pays, devraient contribuer à détendre le climat à Berlin en fin d'après-midi. Les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien se rencontrent en compagnie de leurs homologues allemand - organisateur de la recontre - et français. Franz-Walter Steinmeier déclarait ce dimanche matin qu'il espérait qu'une « feuille de route » pour un cessez-le-feu pourrait être négociée lors de ces discussions.
Pour sa part, hier samedi, le président français François Hollande a rappelé que la Russie devait s'engager à respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Il a également demandé aux autorités de Kiev de faire preuve de « retenue et discernement » dans les opérations militaires en cours contre les séparatistes. Pour le chef de l'Etat français, la réunion de Berlin, avec la participation des ministres des Affaires étrangères russe, ukrainien, allemand et français, devrait faciliter un nouveau sommet, une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Petro Porochenko, comme celle qui a eu lieu en Normandie, début juin, à l'occasion de cérémonies de commémoration du débarquement allié.
Le président Petro Porochenko, qui s'est entretenu au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel, voudrait participer à la prochaine réunion du Conseil européen, le 30 août, pour informer les dirigeants de l'Union européenne sur la situation en Ukraine.