L’image de ces officiers menottés et encadrés par les policiers qu’ils dirigeaient, il y a encore quelques mois, a de quoi frapper l’opinion publique turque à trois semaines de l’élection présidentielle du 10 août, qui se tiendra pour la première fois au suffrage universel direct. Il y a parmi eux, l’ancien chef de l’unité antiterroriste d'Istanbul et l'ancien dirigeant de l’unité de lutte contre les crimes financiers.
Ces officiers étaient en poste quand les procureurs ont lancé une vague d’arrestations contre des proches du pouvoir y compris le fils de Tayep Recip Erdogan pour corruption. Le scandale a entraîné la démission de quatre ministres et le placement en détention d'un homme d'affaires proche du Premier ministre turc.
Le Premier ministre accuse le mouvement Gülen, une organisation islamiste très implantée dans le secteur de l’éducation et de la justice, d’avoir créé un Etat parallèle et de comploter contre lui. Des milliers de policiers et des centaines de juges ont été mutés depuis. Les officiers arrêtés ce matin sont accusés de faire partie d’un gang criminel, d’avoir organisé des écoutes illégales et falsifié des documents.
L’opération intervient deux jours après l’annonce par Tayep Recip Erdogan, qui est candidat à la présidentielle, d’un plan pour en finir avec le mouvement Gülen. L’opposition l'accuse de dérive autoritaire.