Le procureur d'Istanbul en charge du dossier a considéré qu'il n'y avait pas de charges suffisantes pour poursuivre ces personnalités, accusées de malversations dans le cadre de marchés immobiliers gérés par l’agence publique du logement. Ces personnes avaient été interpellées en décembre dernier lors d’une vaste opération anticorruption qui avait provoqué la démission de plusieurs ministres et mis à mal le chef du gouvernement, Recep Tayyip Erdogan.
Tous les prévenus des affaires mêlant corruption, fraude, malversation et trafic d’influence ayant déjà été libérés fin février, la nouvelle de ces non-lieux ne surprend guère, nous indique notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion. Personne en Turquie n’attendait grand-chose d’un système judiciaire dont les règles ont changé avec le passage du Haut Conseil de la magistrature sous contrôle direct du ministère de la Justice. Des centaines de juges et de procureurs avaient été démis puis mutés depuis que le scandale a éclaté au grand jour.
On a ainsi appris ce vendredi que trois des procureurs et un juge ayant lancé les mises en accusation dans ces affaires, et qui avaient été relevés de leurs fonctions depuis, font en outre désormais l’objet de poursuites qui pourraient mener à leur radiation, et peut-être à une condamnation, voire un emprisonnement pour complot contre le gouvernement.
En attendant, voici le fils du ministre de l’urbanisme, Oguz Bayraktar, et le magnat de l’immobilier Ali Agaoglu entièrement blanchis dans une affaire de marchés de construction réservés à l’agence du logement populaire, mais cédant ses terrains à un investisseur privé. Les enquêtes visant deux autres fils de ministres, dont celle concernant un transfert illégal d’or vers l’Iran, elles, se poursuivent.