Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
« C’est un véritable putsch contre l’Etat de droit », a commenté l’ancien ministre AKP de la Culture, Ertugrul Günay, dont la réaction illustre la consternation qu’a suscitée la nouvelle de ces libérations dans la classe politique.
L’opposition sociale-démocrate, elle aussi, fulmine sur le thème : « on vous l’avait bien dit, et vous allez voir qu’ils vont maintenant clore tout simplement les dossiers ! », a lancé le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu.
La décision a de quoi surprendre, quand on évalue l’ampleur des faits reprochés aux suspects, qui se retrouvent libres après 70 jours de détention.
Mais « la justice est souveraine et le juge a tranché en accord avec la loi », a réagi le ministre de la Justice Bekir Bozdag.
Après le fils du ministre de l’Urbanisme et de l’Environnement, le maire du quartier stanbuliote de Fatih et le Directeur général de la banque publique Halkbank, ce sont les trois derniers suspects les plus en vue et apparemment les plus mouillés qui retrouvent la liberté, mais restent sous contrôle judiciaire: l’homme d’affaires iranien chargé du trafic d’or avec Téhéran et les fils des ministres de l’Economie et de l’Intérieur ; ils demeurent interdits de sortie du territoire turc.