Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Damien Simonart
Dans la gare de Donetsk, le train couchette pour Moscou doit partir dans 30 minutes. Sur les quais, plusieurs voyageurs transportent d'énormes valises en tissu qui contiennent toutes leurs affaires.
« Tous les jours l'armée bombarde les alentours de Donetsk », explique Andreï, 25 ans. Il habitait à Avdivka, à 20km au nord de Donetsk, mais aujourd'hui, il a décidé de partir pour protéger sa famille. « A quoi bon rester là et attendre que ça passe ? Nous voulions partir avant, mais on économisait pour acheter nos billets. Maintenant, j'emmène ma femme, ma belle-mère et ma fille et on va en Russie, à Moscou. »
Natalia, la quarantaine passée, part aussi à Moscou avec son mari, sa fille et son futur gendre. Tous espèrent trouver du travail dans la capitale russe. Pour Natalia, il n'y a plus aucun avenir dans le bassin minier du Donbass : « Si Donetsk reste ukrainienne, qu'elle est sous contrôle des bandits au pouvoir à Kiev, de ce président illégitime et de toute sa clique, il est hors de question que je revienne ici. Je ne reviendrai que si la situation politique dans cette région change. »
D'après les rebelles, 70 000 personnes ont déjà quitté Donetsk, sur le million d'habitants que compte la ville. Mais dans la réalité, ces chiffres sont sans doute plus élevés. Ceux qui restent encore ici par choix ou par obligation vivent la peur au ventre.
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