Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Une marée arc-en-ciel joyeuse s’est étirée tout au long de l’avenue piétonne Istiklal, plutôt habituée aux manifestations durement réprimées. Mais l’ambiance était à la fête et la police s’est contentée de fermer l’accès à la place Taksim, toujours interdite depuis un an.
Onur, 34 ans, est un habitué de la marche. Cette année, il défile avec à ses côtés sa mère et c’est elle qui est habillée en rose : « D’une manière générale, nous sommes ici pour une Turquie plus libre, pour une vie plus libre, plus équitable où chacun sera respecté pour ses choix religieux et de style de vie. »
Au milieu du cortège, ce manifestant se cache le visage sous un ample foulard tenu par de grosses lunettes de soleil : « C’est ma manière d’exprimer la pression sous laquelle on vit, cela symbolise à la fois le voile islamique et l’âge des cavernes, c’est-à-dire la situation dans laquelle nous nous trouvons. »
A 23 ans, Gonca brandit une petite pancarte réclamant des droits pour les gays : « Je suis ici pour réclamer que les LGBT soient protégés par la Constitution et qu’ils ne soient plus victimes d’assassinats haineux ». Elle représente cette population de plus en plus nombreuse chaque année à soutenir homos, trans et bisexuels lors de cette marche des fiertés toujours plus fréquentée.