Avec notre envoyé spécial à Ypres, Florent Guignard
Pour une fois, les Vingt-Huit n'ont pas dîné à Bruxelles mais à Ypres, car juste avant, ils avaient participé à une cérémonie de commémoration de la Première Guerre mondiale dont c’est le centenaire cette année.
C’est aussi à Ypres que, pour la première fois, une arme sale a été utilisée sur un champ de bataille. C’était le gaz moutarde. Juste après les cérémonies, les Vingt-Huit sont passés à table, et au menu, un homme : Jean-Claude Juncker, l’ancien Premier ministre luxembourgeois qui devrait être désigné président de la Commission européenne en dépit de l’opposition du Royaume-Uni et de la Hongrie. C’est le candidat des conservateurs européens qui ont remporté les élections du 25 mai.
La France comme l’ensemble des pays sociaux-démocrates se sont rangés derrière sa candidature, qui doit être ensuite validée par le Parlement en respect des procédures, explique-t-on côté français. Mais c’est donnant-donnant. Un soutien à Jean-Claude Juncker en échange d’une nouvelle politique européenne, volontariste, en faveur de la croissance et de l’emploi. Ce dîner s’annonçait donc animé, pour convaincre les conservateurs européens et en particulier l’Allemagne d’assouplir les politiques de rigueur imposées à la zone euro. Et les mauvais chiffres du chômage qui viennent de tomber en France est un argument de plus pour François Hollande.
Selon le Premier ministre irlandais, un nouveau sommet extraordinaire des Vingt-Huit sera convoqué le 17 juillet pour répartir les hautes fonctions de l'Union : chef de la diplomatie, présidence de l'Eurogroupe, voire présidence du Conseil.