Ukraine: une désescalade réelle à l'est du pays?

Ce 24 juin, le président russe Vladimir Poutine a demandé à la chambre haute du Parlement de Russie d'abroger l'autorisation qu'elle a donnée à une intervention militaire russe en Ukraine. Une annonce du Kremlin, citée par les agences de presse russes. Va-t-on vers l'apaisement ? Les pressions d’ordre économique et diplomatique sur la Russie ont sans doute joué un rôle dans la politique étrangère de la Russie. Mais il faut aussi prendre en compte la situation sur le terrain, apres deux mois de combats.

Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne

Dans l'est de l'Ukraine, les séparatistes commencent à être en difficulté militairement, certains reprochent d’ailleurs à Moscou de ne pas les aider assez ; or, Moscou ne semble pas vouloir annexer cette partie de l’Ukraine ni même reconnaître l’indépendance des deux entités de Donetsk et Lougansk.

La Russie doit trouver une porte de sortie, d’autant qu’elle n’a pas intérêt, pour la stabilité de la région, à alimenter trop longtemps l’insécurité. L’objectif de Moscou était double : être un interlocuteur incontournable des Occidentaux et garder l’Ukraine dans sa sphère d’influence.

Objectifs atteints

Le premier objectif est atteint. Pas un dossier régional sur lequel Moscou n'est pas consulté. Le deuxième objectif est en cours de réalisation. Ainsi, les insurgés ont-ils accepté un cessez-le-feu uniquement quand il a été négocié, comme ce fut le cas hier, lundi 23 juin, à Donetsk, par l’ambassadeur de Russie en Ukraine.

La présence, hier, à Donetsk des négociateurs représentant l’Ukraine, la Russie et l'OSCE, est d’ailleurs souligné par certains médias russes comme étant une reconnaissance des séparatistes en tant que partenaires de Kiev, ce qui est un fait nouveau. Ainsi, la Russie peut apparaître comme un contributeur essentiel à la cause de la paix, et éviter de nouvelles sanctions.

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