Les autorités séparatistes pro-russes donnent l’impression de vouloir faire monter les enchères, alors que la pression internationale s’accroît de part et d’autre pour appeler à un règlement pacifique.
Hier, le chef de la république autoproclamée de Donetsk annonçait son accord pour un cessez-le-feu afin de permettre l’ouverture de négociations de paix avec Kiev. Aujourd’hui, Alexandre Borodai décrète que ces discussions ne seront possibles qu’une fois que toutes les troupes ukrainiennes auront quitté la région. Pour justifier l’attaque de l’hélicoptère militaire, les insurgés pro-russes accusent les forces gouvernementales d’avoir ouvert le feu dans plusieurs villes, en particulier à Sloviansk et à l’aéroport de Donetsk.
Ce mardi 24 juin 2014, en fin de journée, le président Porochenko a autorisé les forces de sécurité ukrainiennes à « ouvrir le feu sans hésitation » si elles sont attaquées. Et il n'a pas exclu de « mettre fin prématurément au cessez-le-feu » si les rebelles poursuivent leurs violations, rapportent les agences de presse russes en citant la présidence ukrainienne.
Dans ce climat extrêmement tendu, la trêve semble de plus en plus un vœu pieux. Une trêve pourtant soutenue par le Kremlin. Juste avant de s'envoler pour Vienne où il a tenu une conférence de presse, Vladimir Poutine a fait un pas vers l'apaisement. Il a demandé au Conseil de la fédération, la Chambre haute du Parlement, de lever l'autorisation d'intervenir militairement en Ukraine, qu'il avait sollicitée en mars. Un geste destiné à créer les « conditions d'un processus pacifique », a-t-il expliqué, tout en prévenant que si la paix des armes n'était pas suivie par « le début de négociations », il se réservait le droit de « continuer de protéger les Russes ethniques en Ukraine », disant « espérer que la force militaire ne serait pas nécessaire pour cela ». Arrivé à Vienne, il a ajouté qu’« il est capital que soient engagées des discussions approfondies sur l'essence même des problèmes » dans l'Est ukrainien et que la Russie ne renonçait pas à préserver ses intérêts.