Ukraine: les forces gouvernementales disent avoir tué 200 séparatistes

Alors que les présidents russe et ukrainien discutent toujours d’un éventuel accord de paix, la situation sur le terrain ne s’apaise pas. Dans la région de Slaviansk, à l’est de l'Ukraine, les violences ont encore redoublé jeudi. Il pourrait s’agir de la journée la plus meurtrière depuis le début des opérations.

Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Damien Simonart

Vitali, 37 ans, est un ancien des forces spéciales de la police ukrainienne, les Berkut, dissous après la révolution de Kiev en février dernier. Désormais, il recrute les volontaires. Il n'a pas besoin d'aller les chercher : « Des centaines de gens viennent ici. Chaque jour ils s'inscrivent aux différents lieux de recrutement. Ils sont de tous âges. Il y a des femmes aussi. Beaucoup de femmes ! Il y a aussi beaucoup de gens entre 25 et 30 ans qui ont servi dans l'armée. Il y a des vétérans de la guerre d'Afghanistan, et aussi des gens qui ont servi dans l'armée soviétique ».

Au front, l'inconscience de ces volontaires a des conséquences fatales. Dans la région de Slaviansk, où les combats sont les plus meurtriers, des cadavres jonchent les routes et les morgues de la région sont débordées.

Les forces gouvernementales ukrainiennes rapportent ainsi que 200 séparatistes prorusses et quatre militaires ukrainiens ont été tués ce jeudi. Si les chiffres sont exacts, il s’agirait de la journée la plus sanglante depuis le début de l’opération antiterroriste lancée au mois d’avril. Le porte-parole des insurgés a confirmé qu’il y a eu de lourdes pertes côté séparatistes, mais il a affirmé que le nombre de 200 morts était fortement exagéré.

Des informations difficiles à vérifier : il est fortement déconseillé aux journalistes de se rendre dans la zone. Toutefois, selon des témoins habitant la région de Slaviansk, les affrontements d’hier étaient les plus violents jamais connus jusqu’à présent.

Sur le terrain, on est donc loin de l’accord de paix dont discutent le président ukrainien Petro Porochenko et son homologue russe Vladimir Poutine (voir encadré). Les deux chefs d’État se sont une nouvelle fois parlé jeudi soir au téléphone, chacun appelant à une désescalade de la violence. D’après une information confirmée par l’Otan, la Russie renforce de nouveau ses troupes à la frontière avec l’Ukraine, tandis que l’armée ukrainienne envoie des armes lourdes pour lutter contre les séparatistes qui eux-mêmes ne veulent pas déposer les armes dans ces conditions-là. Dans ces conditions, n’importe quel plan de paix semble difficilement applicable.

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