Ukraine: un plan de paix à marche forcée

Alors que le géant gazier russe Gazprom vient de stopper les livraisons de gaz naturel à l'Ukraine, amorçant une troisième guerre du gaz, l'Ukraine continue d'accuser la Russie d'entretenir la déstabilisation de l'est du pays. Après la perte, dans la seule journée de samedi 14 juin, de 52 soldats ukrainiens, le président Petro Porochenko a annoncé vouloir accélérer l'application d'un plan de paix, lors d'une réunion d'urgence avec le Conseil national de sécurité et de défense.

Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert

Un cessez-le-feu, une amnistie partielle et une décentralisation du pouvoir. Le plan de paix de Petro Porochenko paraît simple. Le président compte offrir la possibilité aux groupes séparatistes de déposer les armes. Les milliers de mercenaires qui viennent de Russie pourraient même y retourner librement. « Nous ne proposons pas de négociations juste pour dire que nous avons des négociations », a prévenu le chef de l'Etat, en sous-entendant qu'il faudra arriver à des résultats rapides.

Reprendre le contrôle des frontières

Il y a néanmoins une condition essentielle à l'amorce du plan de paix : que les forces ukrainiennes reprennent le contrôle de la frontière avec la Russie. Les autorités ukrainiennes indiquent que certains postes-frontières pourraient être fermés par endroits. Mais la frontière est longue de 2 000 kilomètres et extrêmement poreuse.

Nouvelles prises des séparatistes

De plus, l'annonce de Petro Porochenko n'a pas rencontré d'écho positif parmi les séparatistes : au contraire, ils se sont emparés dans la journée de nouveaux bâtiments clés, notamment la branche régionale de la banque nationale d'Ukraine. Loin des déclarations politiques, l'Est semble donc échapper encore un peu plus au contrôle de Kiev.

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