Faut-il interrompre l’alimentation et l’hydratation artificielles de Vincent Lambert, comme le demandent sa femme et son médecin, qui considèrent qu’il est actuellement en situation « d’acharnement thérapeutique » ? Faut-il au contraire continuer les traitements jusqu’à sa mort naturelle, comme le réclament ses parents ?
Voilà les deux questions auxquelles doit répondre le Conseil d’État. Les préconisations de son rapporteur public ont été très claires : se référant à une récente expertise médicale de Vincent Lambert, qui avait confirmé le caractère irréversible et incurable de ses lésions cérébrales et qui n’avait donné aucun espoir d’amélioration, Rémi Keller s’est opposé à son maintien en vie.
L’arrêt des traitements sera conforme, selon lui, à la loi Leonetti sur la fin de vie. Cette loi datant de 2005 permet en effet aux médecins de suspendre les soins qui n’ont d’autre but que de prolonger artificiellement la vie. « Vous devez veiller à ce que la loi soit respectée, a déclaré le procureur public aux 17 juges du Conseil d’État. Il ne vous revient pas de dire si la vie de Vincent Lambert vaut la peine d’être vécue ou non, car personne n’est capable de répondre à cette question ».
La décision définitive du Conseil d’Etat sera prononcée mardi prochain. Les avocats des parents de Vincent Lambert ont l’intention d’aller devant la Cour européenne des droits de l’homme si l’interruption des traitements de leur fils est actée.