Vincent Lambert doit rester en vie. Après une longue réflexion, les juges du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, dans l’est de la France, ont ordonné à l’équipe médicale de l’hôpital de Reims, où il est hospitalisé, de continuer à l’alimenter et à l’hydrater à l’aide d’une sonde gastrique. Ils ont ainsi décidé de suivre les conclusions du rapporteur public selon lequel le processus de fin de vie lancé par ses médecins constituait « une atteinte grave et illégale au droit fondamental à la vie ».
Le tribunal considère aussi que la loi Leonetti qui proscrit l’acharnement thérapeutique et autorise l’interruption de traitements dont le seul but est le maintien artificiel de la vie ne s’applique pas à Vincent Lambert. La décision de la justice satisfait ses parents, catholiques traditionnalistes, aux yeux desquels leur fils de 38 ans en état végétatif irréversible est handicapé, et non atteint d’une maladie incurable.
Elle étonne en revanche le chef du service de médecine palliative du CHU de Reims. Le docteur Eric Kariger estime en effet que c’est à la profession médicale et non aux juges de définir la notion d’acharnement thérapeutique.
De son côté, le docteur Vincent Lambert, président de l'Association française d'accompagnement et de soins palliatifs est très surpris par les arguments avancés par le tribunal.
La bataille juridique que se livrent les proches de Vincent Lambert n’est pas terminée pour autant. Sa femme Rachel envisage de contester la décision devant le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, de son côté, n’a pas souhaité « commenter la décision de justice », a déclaré néanmoins que la loi actuelle sur la fin de vie n’était pas « à l’évidence » suffisante.
Une clarification a été anoncée par le président François Hollande lors de sa conférence de presse mardi.