Avec notre correspondant à Pristina, Jean-Arnault Dérens
À première vue, Hashim Thaci a gagné son pari. Son Parti démocratique du Kosovo, le PDK, arrive nettement en tête, avec un peu plus de 31% des suffrages, mais il est talonné par la Ligue démocratique du Kosovo, qui recueille 27% des voix. Cette courte avance ne garantit pas qu’Hashim Thaci sera en mesure de former le nouveau gouvernement.
En effet, les autres formations qui siègeront au futur Parlement excluent de s’entendre avec lui. Alors que la scène politique ressort plus éclatée que jamais de ce scrutin, une période de longues tractations risque donc de s’ouvrir, et les élus des minorités nationales seront particulièrement courtisés, car leur apport pourrait être décisif pour former une majorité. C’est notamment le cas de la Liste serbe, qui obtiendrait au moins une dizaine de députés.
Soupçons de fraudes
Ce résultat ne manque pas de surprendre, car tout au long de la journée de dimanche, les bureaux de vote des communes serbes du nord du Kosovo sont restés désespérément vides, ce qui relance le soupçon d’un bourrage massif des urnes.
En tout état de cause, les formations nouvelles qui entendaient bousculer le système clientéliste qui régit la vie politique du Kosovo font figure de grandes perdantes. C’est notamment le cas du mouvement Vetëvendosje, qui plafonne à 15% des voix. Il est vrai que beaucoup d’électeurs se sont sûrement réfugiés dans l’abstention, la participation globale s’établissant à 43%.