A la Une, les violences dans le nord du Kosovo : un scénario écrit d’avance

Dimanche 3 novembre, sur les coups de 17 heures, des hommes masqués ont attaqué deux écoles de Mitrovica-nord, emportant les urnes avant de prendre la fuite. Aussitôt, l’OSCE a évacué l’ensemble du secteur nord du Kosovo, où tout le processus électoral a été rapidement arrêté. Selon toute logique, les élections devraient être annulées, mais ce scénario parfaitement écrit et exécuté pose de nombreuses questions.

Le « suspens » a été levé mercredi à l’issue de la rencontre, à Bruxelles, entre Catherine Ashton, Ivica Dačić et HashimThaçi : le scrutin municipal de dimanche sera annulé dans trois bureaux seulement de Mitrovica, alors qu’il a été entaché de graves irrégularités dans l’ensemble du secteur nord du Kosovo. Une décision qui représente un évident déni de démocratie.

Grands vainqueurs de ces élections municipales au Kosovo : la LDK d’Isa Mustafa et la liste Sprska soutenue par Belgrade. La LDK s’est renforcée dans tout le pays, tandis que Srpska a remporté la majorité dans presque toutes les communes serbes au sud de l’Ibar. Les perdants sont le PDK du Premier ministre Hashim Thaçi, mais aussi l’AAK de Ramush Haradinaj et le SLS serbe. Analyse.

Recruté cet été à grand renfort de publicité par le gouvernement serbe, l’ancien directeur du FMI n’a encore convaincu personne à Belgrade. Avec ses collaborateurs de la discrète banque d’investissement Arjil, il a rencontré mardi les représentants syndicaux et patronaux, mais sans faire la moindre proposition concrète.

Symboles d’une Yougoslavie triomphante, les chemins de fer sont aujourd’hui en faillite en Serbie. Un chiffre suffit à illustrer cette déliquescence avancée, celui de la vitesse moyenne des trains : 44 km/h, à peine plus qu’à la fin du XIXe siècle. Le gouvernement tente de relancer la machine avec l’aide de l’UE et de la Russie. Un avenir est-il possible pour le rail serbe ?

Les États-Unis ont officiellement fait appel à l’Albanie pour qu’elle opère sur son sol à la destruction de cet arsenal, mais le Premier ministre Edi Rama hésite : la question des déchets fait polémique depuis des années en Albanie. D’autant qu’à peine entré en fonction, il a mis en place un moratoire interdisant l’importation de déchets toxiques.

Le président grec Károlos Papoúlias était en visite officielle en Albanie du 4 au 6 novembre. Un déplacement symbolique pour favoriser le rapprochement entre les deux voisins. Au menu : rabibochage historique et partenariats économiques.

La police a investi tôt jeudi l’ancienne télévision nationale grecque ERT, occupée depuis juin par des journalistes licenciés après la décision brutale du gouvernement de fermer cette institution. Quatre personnes ont été interpelées. Les appels à la mobilisation se multiplient.

Après une période de dégel, les relations se sont à nouveau dégradées entre Athènes et Skopje sur la question du futur nom de la République de Macédoine. Matthew Nimetz, le médiateur de l’ONU ne cache pas sa déception.

Depuis plusieurs mois, la « guerre du cyrillique » enflamme Vukovar. La linguiste Snježana Kordić, analyse comment la rhétorique nationaliste mobilise les arguments linguistiques pour asseoir ses positions, soulignant que « serbe » et « croate » sont fondamentalement la même langue. Entretien.

Sous l’impulsion des vétérans et de l’extrême-droite, le Conseil municipal de Vukovar a voté le 4 novembre un statut spécial à la commune qui lui évite d’avoir à appliquer la loi sur les minorités et donc à introduire l’usage du cyrillique. Des plaques en cyrillique ont aussi été vandalisées à Varaždin et Rijeka.

Après des mois de crise de confiance entre le pouvoir et le peuple, le mouvement citoyen a pris une nouvelle tournure inquiétante ces derniers jours. Depuis l’agression d’une jeune bulgare par un immigré algérien, les nationalistes font feu de tout bois pour reprendre en main la contestation. Et ce n’est pas la mobilisation brouillonne des étudiants qui pourrait contrecarrer leur projet.

Contre l’avis de l’UE, le Parlement bulgare vient de prolonger jusqu’en 2020 l’interdiction de vente de terrains agricoles à des investisseurs étrangers qui courait jusqu’au 1er janvier 2014. Bruxelles brandit de sérieuses menaces de rétorsion.

La Roumanie a le Comte Dracula, la Bulgarie le pirate Krivich. Depuis que son squelette a été découvert à Sozopol avec un pieu enfoncé dans la poitrine, les touristes du monde entier se pressent dans la paisible station balnéaire de la mer Noire. Flairant le bon coup, les autorités s’agitent pour attirer encore plus de monde, au mépris de la recherche scientifique. Reportage.

Le mont Vodno, au sud-ouest de la vallée de Skopje, est considéré comme le poumon de la ville, logée dans une cuvette. Depuis plusieurs années, il fait l’objet d’intenses projets urbanistiques. Habitants et associations écologistes tirent la sonnette d’alarme sur les dangers de cette déforestation accélérée, mais les autorités maintiennent le cap en pure logique économique. État des lieux.

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