Meurtre d’Anna Politkovskaia: cinq coupables et des zones d’ombres

En Russie, les cinq accusés du procès Politkovskaïa ont été déclarés hier, mardi 20 mai, coupables du meurtre de la journaliste par un tribunal moscovite. Anna Politkovskaïa a été assassinée en 2006. Son fils, cité par l’agence russe Interfax, a exprimé toute sa déception après ce verdict, verdict qui selon lui ne va pas assez loin.

Avec notre correspondante à Moscou, Veronika Dorman

Quatre organisateurs, un exécuteur : les cinq accusés ont été déclarés coupables, mais est-ce suffisant ?

Selon les proches de la journaliste d’investigation Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006, les hommes condamnés mardi 20 mai par le tribunal moscovite ne sont que des exécutants. Le commanditaire du crime, lui, court toujours et n’a même jamais été publiquement évoqué.

La commission d’enquête assure aujourd’hui que toutes les mesures nécessaires sont prises pour l’identifier, mais les enfants de la journaliste n’y croient plus car l’affaire traîne en longueur depuis six ans.

Funeste symbole

L’assassinat d’Anna Politkovskaïa, dans le hall de son immeuble, est devenu l’un des funestes symboles du premier mandat de Vladimir Poutine. L’intrépide journaliste d’investigation s’était faite des ennemis puissants dans le Caucase, à Moscou, à cause de ses reportages sans concessions sur les exactions commises en Tchétchénie par les milices pro-Kremlin.

Pour les défenseurs des droits de l’homme, son assassinat a été commandité au plus haut niveau, raison pour laquelle l’enquête risque de ne jamais aboutir.

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