Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
L’avocate des enfants d’Anna Politkovskaïa avait prévenu avant l’énoncé du jugement qu’elle ferait appel si le prévenu n’était pas condamné à la peine maximale, soit 13 ans de prison. Anna Stavitskaya souhaitait faire annuler l’accord que Dmitri Pavlioutchenkov avait conclu avec le Parquet, qui lui a permis de bénéficier d’une remise de peine. En vertu de cet arrangement, l’ancien policier qui a reconnu avoir pris en filature la journaliste, acheté un pistolet et remis l'arme au tueur, a eu droit à un procès express, à part des cinq autres suspects, parmi lesquels le tireur présumé.
Le commanditaire du meurtre toujours pas identifié
Au cours de la dernière audience, Pavlioutchenkov a pris la parole pour demander pardon à la famille de la journaliste assassinée. L'avocate des enfants d’Anna Politkovskaïa a, de son côté, regretté que l’ancien policier n’ait pas rempli une part de son contrat avec le Parquet en ne dévoilant pas le nom du vrai commanditaire du meurtre.
Un sentiment partagé par l’un des rédacteurs en chef de Novaya Gazeta, Serguei Sokolov qui souligne que ce jugement ne répond pas à la question-clé de toute cette affaire : qui est derrière cet assassinat. Le procès du meurtrier présumé de la journaliste, le Tchétchène Roustam Makhmoudov et de ses complices doit, lui, débuter dans quelques mois.