Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
A la rédaction de Novaya Gazeta, le bureau qu’occupait Anna Politkovskaïa, est resté tel qu’il y a cinq ans. En ce jour anniversaire, un magnétophone diffuse la musique qu’aimait écouter la journaliste et des roses blanches ont été déposées sur sa table de travail.
« Les gens venaient ici, chez elle, se souvient Nadezhda Proussenkova, une ancienne collègue. Elle les faisait asseoir à cette table, et elle les écoutait. On a pensé qu'il était très important de conserver ce lieu qui a sans doute représenté le dernier espoir pour de nombreuses personnes ».
Cinq ans après le meurtre, plusieurs hommes attendent d’être jugés. Le tireur présumé a été arrêté en mai, l’organisateur présumé, le mois dernier, et aujourd’hui le comité d’enquête a annoncé l’inculpation pour assassinat de deux autres personnes : un homme originaire de Tchétchénie, et un ancien policier. Malgré les lenteurs de l’enquête, le fils de la journaliste assassiné, Illia Politkovsky, veut garder espoir.
Si les enquêteurs n'ont pas pour autant identifié le mobile et le commanditaire du meurtre, ils ont fini par admettre que la journaliste avait été tuée en raison « de son activité professionnelle ».