Avec notre correspondant dans la région, Jean-Arnault Dérens
Une neige inhabituelle en cette période de l’année recouvrait le poste frontière de Vermice, au-dessus de Prizren, entre le Kosovo et l’Albanie. Vers 10h du matin, quelques dizaines d’anciens réfugiés, qui avaient fui le Kosovo il y a quinze ans, durant la guerre de 1999, ont symboliquement traversé à pied la frontière, accueillis par le Premier ministre d’Albanie, Edi Rama.
Son homologue du Kosovo, Hashim Thaçi, est arrivé en retard à cause des intempéries. Mais les deux gouvernements ont tenu une séance de travail dans la ville albanaise voisine de Kukës.
Edi Rama a évoqué la « nouvelle situation » qui prévaut dans la région, assurant que les Balkans étaient passés du temps de la guerre à celui de la coopération. Alors que près de 80% des citoyens du Kosovo seraient favorables à l’unification avec l’Albanie, les deux gouvernements refusent d’évoquer ouvertement cette hypothèse, assurant que l’Albanie et le Kosovo se retrouveront bientôt dans l’Union européenne – une perspective qui demeure pourtant encore bien lointaine pour les deux pays.
Dans l’immédiat, les gouvernements multiplient les accords de coopération dans les domaines éducatifs et culturels, et doivent se retrouver tous les trimestres pour une séance de travail commune.