Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
La Serbie s’est retrouvée ce lundi matin sans gouvernement et des élections législatives anticipées seront organisées, sans doute en mars. La principale formation politique du pays, le Parti serbe du progrès (SNS), et son chef, le vice-Premier ministre Aleksandar Vučić, supportaient de moins en moins de partager le pouvoir avec son principal allié, le Parti socialiste - celui de Milosevic pendant les années de guerre.
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Le pays s’achemine donc vers de nouvelles élections, alors que l’opposition démocrate est affaiblie et divisée après avoir perdu le pouvoir il y a 18 mois et la mairie de Belgrade à l’automne. La victoire du SNS, une ancienne formation ultranationaliste devenue pro-européenne, fait peu de doutes.
Prendre la main sur tous les leviers du pouvoir
Dans la Serbie en crise, où le chômage dépasse les 30 %, la situation économique est mauvaise. Le pays est endetté. Les bonnes nouvelles s’étaient cependant succédé sur le plan international, avec l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne, ce mois-ci, et de sérieuses avancées sur les relations avec l’ancien ennemi qu’est le Kosovo.
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Alors qu’Aleksandar Vučić promet de continuer les réformes même pendant la campagne électorale, la chute du gouvernement semble clairement une tentative du Parti serbe du progrès de prendre le contrôle de tous les leviers du pouvoir dans le pays.